In 2020, California was ravaged by historic wildfires. During a visit to the state, Donald Trump once again denied the impact of climate change. 'It'll start getting cooler,' he said. He was waiting for the end of wildfire season, but it would come only months later: across the world, fire seasons are getting longer every year. An idea haunted our minds: that of a fire season that never ends. 


Final arrogance, to believe that Humanity is destroying the planet. No. It is contributing to the emergence of a world in which it will no longer have a place. We believe that our salvation will come from humility in the face of matter. For 'La saison des feux', we created objects that never had a name, still lives that tell, in their own way, at their own level, a little common History, both in love with and destructive of nature and technique. Before being embroidered, these objects were created as synthetic images via physical simulations on a computer. After freezing the movement of our virtual fabric on the screen,we invite it to shed its skin. It is reborn through a ritual which transforms it into something tangible, provoking a desire to caress : the act of embroidering, which is one of patience and abnegation, is for us an act of love.  

 

Through this orphean movement in which images created on a computer rise out of the warm reality of fabric, this is the story we are telling: of love and of the reconquest of a missing past,through the reconciliation of technology with the world. We are afraid, but we abandon ourselves to the restorative power of art. 

 

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En 2020, des feux de forêt historiques ont ravagé la Californie. En visite sur place, Donald Trump nia une fois de plus l’impact du réchauffement climatique. « Ça finira par se refroidir », disait-il. Il attendait la fin de la saison des feux. Mais celle-ci ne devait s’achever que plusieurs mois plus tard : dans le monde entier, les saisons des feux s’allongent d’année en année. Une idée a hanté nos pensées : celle d’une saison des feux qui durerait toujours. 

Ultime arrogance que de croire que l’Humanité est en train de détruire la planète. Non. Elle contribue à l’émergence d’un monde dans lequel elle n’aura pas sa place. Et nous croyons que notre salut est dans l’humilité face à la matière. Pour La Saison des feux, nous créons des objets qui n’ont jamais été nommés, natures mortes qui racontent, à leur manière, à leur hauteur, une petite Histoire commune, amoureuse et destructrice, de la nature et de la technique. Avant le travail de broderie, ces objets ont été des images de synthèse produites à l’aide de simulations physiques sur ordinateur. Après l’avoir figée dans l’expression de son mouvement virtuel, nous invitons cette matière picturale à changer de peau. Elle renaît au cours du rituel de passage à un état tactile, qui provoque le désir de les caresser : l’acte de la broderie, fait de patience et d’abnégation, est pour nous un acte d’amour. 

Dans ce mouvement orphique qui voit rejaillir à la surface chaleureuse d’un tissu ces images calculées au coeur d’une machine, nous racontons cela : l’amour et la reconquête d’un passé égaré, par la réconciliation entre la technologie et le monde. Nous avons peur, mais nous nous en remettons à la force réparatrice de l’art. 

La Saison des feux, duo Cécile Davidovici & David Ctiborsky
2020 - 60x92cm